Résumé :
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Génie ou anomie du syncrétisme, dans ses productions culturelles et religieuses, anciennes et modernes ? Entre l'éloge contemporain du génie du bric-à-brac, l'enchantement des métissages ou des cultures baroques et la dénonciation récurrente de la pathologie des mélanges impurs, des formes hybrides qui caractérisent les cultures à l'agonie, le terme " syncrétisme " ne cesse de se charger de valeurs contradictoires et suscite des attitudes ambivalentes.Au regard de l'histoire des religions, et notamment de l'histoire missionnaire africaine, les syncrétismes viennent surtout témoigner du danger de contamination de la vraie religion par les cultes païens. Les anthropologues, après avoir partagé la même horreur du mélange au regard cette fois de l'authenticité des cultures traditionnelles, ont fini par se convertir à l'idée que le syncrétisme est surtout réinterprétation et ruse symbolique.De là à penser que le malin génie des cultures africaines, afrobrésiliennes ou amérindiennes constitue une anticipation ou un miroir de l'hybridité de la culture postmoderne, il n'y a qu'un pas, peut-être un peu vite franchi. Lorsqu'on se penche sur les logiques du travail syncrétique qui opère au sein des cultures dites " syncrétiques ", on s'aperçoit qu'il devient difficile d'amalgamer la plasticité des cultures païennes, les contraintes de la création par bricolage et les collages de la postmodernité.Syncrétisme et hybridité, métissage et bricolage, cet ouvrage propose d'aller au-delà de la séduction des métaphores en présence et de prendre au sérieux, parmi d'autres, les pré-contraintes que suppose l'outil d'analyse que représente le bricolage en l'appliquant aux productions religieuses de l'Afrique contemporaine.
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