Résumé :
|
Les littératures en provenance de l'Afrique francophone et anglophone au sud du Sahara ont longtemps fait l'objet d'études distinctes.Depuis quelques années, ce cloisonnement a tendance à s'estomper. La multiplicité des traductions effectuées dans les deux sens a singulièrement élargi le lectorat des ?uvres africaines et établi des passerelles entre les pays. D'autre part, les récents bouleversements advenus en Afrique ont fait disparaître des zones d'ombre littéraires, en particulier celle de l'Afrique du Sud longtemps sous le boisseau et qui prend maintenant sa place - et une des toutes premières - dans le concert des voix africaines.Sans faire de distinction entre les langues employées - à savoir l'anglais et le français - cet ouvrage entend démontrer que l'Afrique a trouvé un langage commun pour célébrer des victoires similaires et pour déplorer des défaites non moins identiques. En dépit des modes différents de colonisation qu'a subis l'Afrique, les romanciers, poètes et dramaturges de chaque pays ont adopté le même cheminement : faire retour sur le passé pour tenter de comprendre les raisons de l'anomie actuelle.Il s'ensuit une littérature à la fois tragique et comique où les motifs du Monde qui s'effondre de Chinua Achebe ou du Pleurer-rire d'Henri Lopes s'interpellent, en de multiples variantes, d'un bout à l'autre du continent. Partout jaillit une littérature de la célébration et de la dérision où lieux et gens tentent de fonctionner en symbiose entre sacré et profane. Cette dualité affecte évidemment le verbe et on voit de plus en plus le classicisme bien tempéré des premières ?uvres s'imprégner de la vivacité de l'expression populaire moderne mais aussi des complexités du discours littéraire actuel.Tous ces jeux de miroir autorisent l'Afrique à donner enfin d'elle-même l'image complexe mais cohérente qui lui a été si longtemps déniée.
|