Résumé :
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Et si l'on prenait le tramway, si l'on reprenait le tramway de la littérature...On s'apercevrait que la continuité du roman français au XXe siècle est assurée. Sans doute a-t-on assisté à des renouvellements, à des poussées parfois fortes et longues d'avant-gardisme. L'éclatement ne s'est pas produit pour autant, n'en déplaise aux eschatologues et aux catastrophistes, aux pessimistes de tout poil et de toute obédience. Certes, les glissements du roman français ne sont pas allés sans des alternances : celle de la tradition et de l'invention, de l'Ordre et de l'Aventure ; celle de l'abondance et de l'austérité ; celle de la construction et de la déconstruction. Glissement des mots, glissement aussi des mots sous les mots.Glissements serpentins des phrases, longues chez Proust ou Simon, brèves chez Duras ou Échenoz. Glissements des récits qui, amples ou resserrés, tendent à constituer un cycle, comme celui des Solal chez Cohen, ou celui de Thérèse Desqueyroux chez Mauriac. Glissements des genres, mais finalement à l'intérieur d'un genre, qui reste le roman. Glissement à la recherche d'un genre perdu, dont Gide donnait un exemple mémorable dans son seul roman abouti, Les Faux-Monnayeurs.
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