Résumé :
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Souvent, les gens me déchirent le coeur.Oh, bien sûr, je ne partage pas forcément leur idéal de vie. Je trouve la plupart du temps qu'ils sont persécutés par d'autres férocités que les miennes. Tant pis si je rugis dans le néant. L'inanité de leurs efforts gaspillés pour essayer de faire le distinguo entre le pareil et le semblable, l'or et l'ordure, la galipette et le cataclysmique me bouleverse. Je hais leur consentement. Leur passivité.Leur égoïsme. Leur indifférence. Je récrimine. Vitupère. Cramponne à la rage. Ma chère femme apprivoisée, mon lion en descente de lit, le peuple de mes enfants, le médecin de famille qui me prescrit mes euphorisants - deux pilules trois fois par jour - conspirent à mon salut. Ils disent que mes cris sont des bonsaïs dans une forêt vosgienne. Après tout, chacun colmate comme il peut l'incohérence de son destin. C'est à remarquer tout de même.Je ne suis pas de ces secoueurs d'échelles qui marchent à la condescendance. J'aime pêle-mêle et fraternellement le clampin en bermuda et charentaises tapi derrière ses troènes, le malbruti qui passe ses dimanches à haïr le lundi, l'astrobiais des machines à sous qui couche sous des télescopes braqués sur le vide électronique ou l'enfourné du Tâboso qui cherche, métro Palais-Royal, des fibules mérovingiennes sous les colonnes de Buren.Ces types-là, je trouve, mettent de la gaieté en couleur sur la flanelle du temps perdu.
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