Résumé :
|
Les difficultés de la ville de Nairobi à gérer les déchets ménagers ont conduit à une informalisation croissante de la prise en charge des ordures. La gestion des déchets dans la capitale kenyane révèle ainsi un phénomène de co-production de l'action publique urbaine, où se mêle une pluralité d'acteurs publics et privés, et une fragmentation des pouvoirs et des territoires de gestion urbains. Au-delà de l'observation profane qui décèle dans ces processus un retrait des autorités publiques et un gouvernement de la ville à l'abandon, l'analyse de la gestion des déchets de 1964 à 2002 met en fait en exergue les dynamiques de la régulation urbaine conduite par les autorités publiques, selon des modalités qui évoluent en fonction de leurs propres valeurs et des éléments de structuration du secteur. L'inefficacité de la collecte publique des déchets apparaît ainsi, dans l'analyse de l'Etat au concret, comme un des instruments privilégiés par les autorités publiques pour le contrôle social, économique et spatial de la capitale.
|