Résumé :
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L'homosexualité en Afrique est un sujet tabou. Ce serait une pratique importée d'Europe, étrangère aux cultures autochtones. Si l'homosexualité et la transgression de genre se vivent différemment d'un pays africain à l'autre, cet argument est commun à tous. Cependant, partout les opinions évoluent, les militants s'organisent. Le silence, la violence, la peur d'être découvert(e) cachent nombre d'individus qui rêvent d'une autre vie, un oeil tourné vers le reste du monde, l'autre rivé sur les terres qu'ils aiment et dont ils veulent être aimés en retour.En ce début de 21e siècle, le mariage et les unions civiles entre personnes de même sexe font régulièrement l'actualité. De nombreux pays d'Europe, d'Amérique du Sud ou du Nord l'adoptent. Dans le même temps, de nombreux pays d'Afrique durcissent l'application de lois pénalisant l'homosexualité. Des crimes homophobes défrayent la chronique, comme le récent meurtre d'Eric Lembembe au Cameroun en juillet 2013.Ce schéma bien trop rapide dénonce une attitude qui n'est aucunement propre à la culture africaine, comme le remarquent de nombreux contributeurs à ce numéro élaboré en France pendant les "manifs pour tous" contre l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. La parole est ici donnée à des militants qui analysent leur situation et ont le courage de dénoncer les injustices, à des émigrés qui racontent leur histoire et expliquent l'homophobie à l'échelle individuelle et familiale, à des critiques qui analysent et valorisent les expressions littéraires et artistiques fondamentales à l'évolution des mentalités, et enfin à des chercheurs qui présentent à ceux qui en douteraient les preuves historiques et sociologiques d'expressions homosexuelles africaines.
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