Résumé :
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Combien de fois ai-je entendu dire que "les Arméniens étaient les plus proches des Éthiopiens". Que, contrairement à la plupart des Blancs en Éthiopie, ils n'étaient pas considérés comme des "étrangers ? A partir de l'exemple de la minuscule communauté arménienne et du non moins minuscule épisode de la création d'une fanfare de 40 orphelins rescapés du génocide de 1915, Boris Adjemian met en lumière le silencieux ouvrage d'un enracinement paradoxal, qui place les individus à mi-chemin du national et de l'étranger.En 1924, 40 enfants rescapés du génocide de 1915 sont recrutés par le ras Tâfâri, alors prince héritier et régent de l'Empire d'Ethiopie, pour former la fanfare officielle et c'est le chef d'orchestre de cette fanfare qui compose le premier hymne officiel du nouvel Etat. En focalisant sa recherche sur "la fanfare du négus", Adjemian nous fait comprendre le rôle surprenant joué par ces immigrants étrangers dans l'invention de l'hymne national éthiopien et la place exceptionnelle qu'occupe dans les récits de vie qu'il a recueillis, le thème des Arméniens "amis des Rois".Comment les traces de la présence arménienne continuent-elles à modeler le présent éthiopien ? Que nous dit l'histoire d'une poignée d'immigrants et de leurs descendants sur la construction sociale de l'étranger et du national dans une société africaine qui n'a pas connu la colonisation ? Voici une originale et passionnante porte d'entrée pour explorer à la fois l'histoire de l'Ethiopie et de la construction de l'Etat national contemporain, réfléchir sur le concept de diaspora, les rapports entre mémoire collective et individuelle.Au-delà du cas des Arméniens d'Ethiopie, il nous invite à repenser la question de l'intégration des étrangers dans l'État-nation.
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