Résumé :
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Depuis les trente-deux années qu'il se consacre à la région des grands lacs d'Afrique centrale, l'auteur a été intimement associé à un certain nombre d'événements qui font partie de l'histoire récente du Rwanda et du Burundi. Dans ce livre, il procède à une double démarche. D'une part, il livre le récit de certains de ces épisodes qui sont souvent peu connus. Ces narrations ont une valeur en soi, puisqu'elles contribuent à la connaissance de faits historiques. Alors qu'au moment même, il n'était pas possible de les évoquer dans un certain nombre de cas, ces événements appartiennent aujourd'hui à l'histoire et peuvent donc être racontés. D'autre part, il y lie une réflexion sur une question fondamentale d'éthique scientifique : quels sont les rapports entre le chercheur et son objet de recherche ? Dans quelle mesure le chercheur peut-il également être acteur ? Peut-il, doit-il l'éviter ou au contraire, accepter de jouer ce rôle ? L'auteur assume son engagement et même son militantisme face à l'histoire récente dramatique de ces deux pays, mais -tout en reconnaissant les écueils et les dangers de cette démarche- il l'estime nécessaire et même inévitable. L'auteur peut être sujet et objet, à condition de montrer son engagement plutôt que de prétendre, tout en étant engagé, qu'il ne l'est pas. L'engagement n'empêche nullement le travail scientifique. Au contraire, cet engagement est justement basé sur l'analyse scientifique d'une situation donnée : par exemple sur l'identification de coupables de crimes et de leurs victimes, sur le constat de l'impunité, ou encore sur l'observation d'une gouvernance menant à l'impasse et à de nouvelles violences.
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