Résumé :
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" Les lois générales se subordonneront le reste de plus en plus, le niveau atteindra le Calvaire et bientôt dépassera la Croix.Jésus-Christ lui-même, qui n'est plus tout à fait Dieu dans Malebranche, cessera même d'être un homme, tant le sens philosophique triomphera de l'anthropologique ! Du plus haut de cette construction métaphysique de Malebranche, j'entrevois déjà tout au bout Hegel et son cortège. " Ainsi Sainte-Beuve saluait-il en son temps l'apport de Malebranche (1638-1715), prêtre de l'Oratoire, lecteur enthousiaste de Descartes, mais aussi et surtout philosophe chrétien pour lequel la raison est religieuse parce que la religion est rationnelle. La morale défendue par Malebranche ici se réclame d'une exposition scientifique car la raison de l'homme peut pénétrer les desseins divins : s'il est immoral de se dérober aux conditions imposées par la naissance, il l'est tout autant d'ignorer le caractère transitoire des valeurs qui les accompagnent en s'attachant à elles comme si elles constituaient de véritables biens.Il faut donc et remplir les devoirs attenant à sa condition et ceux du chrétien, qui sait que le véritable bien est encore à venir. Ni la retraite et l'isolement systématique, ni l'engagement dans les valeurs mondaines, mais la pratique de celles-ci tempérée par l'esprit sinon la lettre de la retraite. Bref, à la fois dans le monde et hors du monde, comme l'exige le fondement de la morale, le sacrifice chrétien.
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