Résumé :
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L'agriculture du Burundi est exemplaire.Non pas qu'elle permette à tous ses artisans de vivre décemment du travail de la terre, loin s'en faut, mais parce qu'elle a connu un processus d'intensification original et en bien des points remarquable. Issu d'un système agro-pastoral deux fois millénaire, le système agraire burundais a été transformé une première fois au XVIIIe siècle quand les paysans des collines ont massivement adopté les plantes d'origine américaine, maïs et haricot, modifié leur calendrier agricole, instauré une deuxième récolte annuelle et placé la gestion de la fumure animale au centre des rapports sociaux.Après la longue crise agraire dans laquelle le pays a été plongé à la veille de la conquête coloniale et qui s'est prolongée jusque dans les années quarante, une deuxième révolution agricole a vu le jour. Sur des bases entièrement nouvelles cette fois-ci, un mouvement continu d'intensification des systèmes de culture et d'élevage s'est développé, évolution pourtant réalisée sans qu'aucun moyen de production d'origine industrielle, tels que les engrais chimiques ou les produits phytosanitaires, ne participe significativement au processus.Véritable plaidoyer pour cette agriculture paysanne particulièrement inventive et économe, ce livre présente aussi un diagnostic sans complaisance de l'action des pouvoirs publics dans le domaine agricole, pouvoirs publics qui au travers des organismes de recherche, des services de vulgarisation et de la multitude des " projets " de développement agricole, ont toujours tenté de penser et d'agir à la place des producteurs eux-mêmes, au lieu de commencer par comprendre ce que les gens faisaient et pourquoi.Il énonce les grandes lignes de ce que pourrait être une refonte profonde de la politique agricole et l'instauration d'un nouveau contrat social entre la paysannerie et les pouvoirs publics.
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