Résumé :
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A rebours du processus moderniste, la figuration narrative réconcilie le quotidien le plus immédiat avec l'horizon mythique.A l'épanchement sentimental, aux impulsions gestuelles, au culte de la " petite sensation ", aux complaisances matiéristes ou narcissiques, elle oppose une pratique picturale glacée et distancée, ancrée aux exigences du dessin, de l'aplat et du cut up, pour redonner à la peinture les moyens de tenir tête au zapping généralisé et pour tenter d'y voir clair à nouveau. Depuis près de quarante ans, elle occupe la scène d'une représentation largement désertée, afin de restaurer la subjectivité de l'artiste face à l'objectivité du monde, et le commerce des images mémorables contre l'aveuglement amnésique.Sans craindre d'affronter la temporalité du récit, les complexités analytiques ou critiques, comme la part d'engagement politique et d'autobiographie que suppose le déchiffrement de la " parole de la vie réelle ", la figuration narrative, après avoir répondu au déferlement du pop'art new-yorkais, se révéla post-moderne avant l'heure en refermant, à Paris, la parenthèse ouverte un siècle plus tôt par l'impressionnisme.Pour parcourir l'histoire de cette reconstruction d'un langage pictural qui n'a jamais établi de théorie ni constitué de groupe, ce livre-dossier s'articule autour de six itinéraires singuliers, ceux d'artistes parmi les plus impliqués dans l'aventure de la figuration narrative, exemplaires de ce qui réunit, mais aussi de ce qui distingue les acteurs du grand chantier pictural, ouvert dans les années 60 et aujourd'hui plus vivant que jamais.
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